Les Miss, la mode… la coupe Afro : le cheveu, porteur de culture et d’identité
Le sujet des coiffures des candidates Miss France est bien moins anodin qu’il n’y paraît. Déjà fin novembre, la belle Miss Martinique faisait part de son indignation face aux organisateurs du concours d’avoir refusé sa coupe afro. On l’avait obligée à lisser ses cheveux. Sylvie Tellier a démenti cela très rapidement.
Juste avant d’être sacrée Miss France 2018, la magnifique Maëva Coucke a évoqué la chevelure de Miss France 2017 en parlant de crinière de lionne. Une expression que plusieurs téléspectateurs et internautes ont fermement dénoncé. Elle ne pensait peut-être pas à mal, mais sa phrase est mal passée : « Après une blonde, une brune, une miss à la crinière de lionne… Pourquoi pas une rousse ? » Miss France 2017, Alicia Aylies opte fréquemment pour une coupe afro. D’ailleurs cela lui sied à merveille ! Ce que déplore le public c’est que « Depuis l’esclavage, la femme noire est animalisée et comparée à des félins ». « Déjà une lionne n’a pas de crinière… Ça te plairait qu’on te dise Poil de carotte… Non mais ?» s’insurge une autre personne. C’est évident, les commentaires capillaires frisent le racisme. Derrière les remarques faites sur les chevelures de noires se cache une question identitaire profonde. Les pressions infligées aux noirs, spécialement les femmes, pour qu’elles adoptent une coiffure plutôt qu’une autre sont de plus en plus fréquentes. Aujourd’hui, nombre d’entre elles, revendiquent haut et fort le droit de porter une coiffure Afro, bien plus naturelle et sublimante. On pense à Miss Jamaica @davina_bennett_ qui lors de la dernière élection Miss Univers a retenu toute l’attention du public et du jury avec sa superbe coiffure Afro. Ce n’est pas la première fois que l’on pointe du doigt une coiffure : l’afro de Solange Knowles avait été comparé à un dessous de bras, North West, la fille métisse de Kanye West et de Kim Kardashian, s’était vue qualifiée d’héritière malheureuse des gènes capillaires de son père. A noter que ce sont généralement les femmes qui sont victimes de remarques capillaires désobligeantes. En France et dans de nombreux autres pays être séduisante, c’est être aussi imberbe qu’une petite fille, être ultra mince et avoir les cheveux lisses, légèrement ondulés. Au moment de l’esclavagisme et plus tard, de la colonisation ou aujourd’hui encore, dans la publicité, la communication, la mode, la beauté est définie sur les critères propres à ses groupes ethniques. La peau mate ou noire , le nez large, les lèvres pulpeuses, voire très généreuses et le cheveu crépu ont été relégués du côté du moche. Les complexes très profondément ancrés dans l’esprit de nombres de personnes les ont poussé à vouloir s’affranchir du cheveux frisé. Mais du diktat du cheveu lisse, même s’il en a tenté plus d’une compte tenu des tendances, commence à laisser la place au naturel. Et les coiffures Afro, naturelles, bouclées, frisées, volumineuses deviennent des référentiels en terme de beauté. Toutes cherchent à avoir du volume et du mouvement dans leur chevelure !
@davina_bennett_
#MissUniverseJamaica2017
#freeyourfrofriday