À Florence le Pitti Fragranze 2025, la grande messe du parfum de niche

Chaque rentrée a ses rituels. À Florence, c’est le Pitti Fragranze qui ouvre la saison olfactive. Du 12 au 14 septembre, la Stazione Leopolda s’est transformée en un véritable théâtre des sens, où se croisent créateurs, nez visionnaires, et maisons de niche venues des quatre coins du monde.

Composition : le mot-clef de l’année

Cette 23ᵉ édition s’articule autour du thème “Composizione”. Une idée simple mais puissante : composer, assembler, harmoniser. Notes olfactives, matières premières, gestes de soin ou encore récits intimes… tout est affaire d’équilibre. On y découvre un parfum comme une œuvre totale, à la croisée de l’art et de la science.

Les temps forts :

• Une scène internationale : plus de 230 marques exposantes, dont une majorité venues de l’étranger. La France, berceau de la haute parfumerie, y dialogue avec le Japon, la Corée, l’Amérique ou l’Allemagne.
• Un invité spécial : le designer japonais Satoshi Kuwata, fondateur du label SETCHU, présente une première collection de parfums en collaboration avec la parfumeuse Julie Massé (Mane). Une rencontre qui illustre l’esprit multidimensionnel cher au Pitti Fragranze.


• Skincare et bien-être : la section Soul and Skin met en avant une cosmétique qui soigne autant qu’elle séduit, avec des formules pointues, sensuelles, souvent écoresponsables.
• Un parfum de cinéma : le festival a accueilli la projection d’un documentaire consacré au parfumeur poète du souvenir olfactif.

Meo Fusciuni et son épouse

Tendances à retenir

• Le parfum comme récit personnel : de nombreux créateurs revendiquent une approche autobiographique, où chaque fragrance raconte une mémoire, une émotion, un instant suspendu.
• La transversalité : plus question de séparer parfum, soin et art de vivre. Le bien-être sensoriel devient une discipline globale.
• L’internationalisation du marché : si Paris reste capitale, Florence confirme son rôle de hub européen incontournable, en réunissant acheteurs, distributeurs et talents émergents.

Un pont entre Florence et Paris

À l’heure où les maisons parisiennes cherchent sans cesse à se réinventer, Pitti Fragranze apparaît comme un terrain de jeu stimulant, presque un laboratoire de tendances. On y sent vibrer une énergie créative, loin du mainstream, mais dont les échos traversent déjà la Seine.

Florence a offert son écrin renaissance, mais c’est bien le futur de la parfumerie qui s’y esquisse : hybride, conscient, émotionnel. Et profondément français dans son goût pour l’élégance de la composition.

Voici nos coups de cœur :

TETI – Lorenzo Villoresi : Un hommage à une nymphe de la mer. Floral fruité mixte, pétillant et joyeux, avec des notes de tangerine, fruits rouges, muguet, cassis, fleurs blanches et magnolia.

Not a Morning Person – Kateryna Vel’menko : Un parfum singulier qui associe safran, thé noir, rose de Damas, cèdre, musc et tabac. Mystérieux et poétique.

La Nuit des 300 – Maison Hellenist : Parfum aromatique fougère mixte inspiré de l’héritage grec. Créé par Maurice Roucel, avec ambrettolide, armoise, bergamote, lavande, fève tonka, ambroxan, bois de santal et patchouli.

Jasmin Lunaire – Gianluca Gariboldi : Floral boisé musqué mixte, aux notes de coco, pêche, jasmin, mimosa, magnolia et néroli, sur fond de cèdre et musc. Frais et suave.

Nota di Viaggio (Rites de Passage) – Meo Fusciuni : Fragrance épicée et mixte, avec poivre noir, pamplemousse, bergamote, ylang-ylang, jasmin, géranium, bois de rose, benjoin, vétiver, patchouli, santal et encens. Une poésie olfactive.

Neroli Cuivré – Maison Mezel : Unisexe rechargeable, inspiré de l’hospitalité marocaine. Cardamome, noisette, orange du Maroc, magnolia, bois de cachemire, benjoin et musc.

Setchu Perfume – Satoshi Kuwata : Collection en collaboration avec Julie Massé. Fragrances liées aux rituels japonais, comme le parfum Yuzu (Mercredi 17h), frais et cristallin.

Setchu Perfume – Satoshi Kuwata


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