Ces autres mouvements indépendantistes : la Catalogne n’est pas seule à vouloir s’affranchir de son Etat

La démocratie espagnole est face à un immense défi depuis la disparition de Franco. La consultation organisée ce dimanche 1er octobre par le gouvernement catalan s’inscrit dans un combat engagé depuis longtemps entre le pouvoir central et la région autonome. Ici, l’indépendantisme y est profondément ancré. La région dispose d’un statut d’autonomie. Elle rassemble 16 % de la population espagnole et représente près de 20 % du PIB du pays. En 2006, le Parlement espagnol adopte un nouveau statut et renforce l’autonomie de la Catalogne, Estatut d’autonomia de Catalunya. Elle est alors définie comme une nation à l’intérieur de l’Etat espagnol. En 2010, suite à une demande du Parti populaire (PP, conservateurs), la Cour constitutionnelle annule quatorze articles de ce statut d’autonomie. Pour les catalans, c’est une trahison. En 2014, la Catalogne organise une consultation symbolique sur l’indépendanc. Le oui  à l’indépendance atteint 80 %. En 2015, aux élections régionales, l’ensemble des partis indépendantistes, de gauche et de droite, obtiennent 47,6 % des voix. Ils sont, pour la première fois, majoritaires en sièges au Parlement catalan. La Catalogne dispose de son propre Parlement, son propre gouvernement, sa propre police. Elle gère ses questions d’éducation, de santé et de sécurité. Le castillan et le catalan sont ses deux langues officielles. A l’école, les cours sont dispensés en catalan.
En revanche, la région n’est pas compétente dans les domaines de la défense, des relations internationales et de la fiscalité. Cette question autour de la fiscalité est un point central. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes s’inscrit dans le droit international. Mais on évoque le fait que le référendum viole huit articles de la Constitution. Articles, parmi lesquels le 2eme qui entérine le principe d’unité indissoluble de la nation espagnole. Le débat est largement ouvert, il a investi les urnes, la rue malgré toutes les barrières et interdictions. A l’ouverture du scrutin, la police est venue encercler des bureaux de vote. Le scrutin interdit a débuté à 9 heures, ce matin mais Madrid a promis d’empêcher le bon déroulement des votes. La situation est tendue. La police nationale est venue confisquer des urnes et s’est heurtée aux manifestants non-violents. On dénombre de nombreux blessés. La bataille est rude : sommes-nous revenus au franquisme ? La police est-elle une force d’occupation ? Plus qu’engagés dans une lutte médiatique, les catalans sont déterminés dans leur combat qu’ils considèrent comme légitime. Pour le référendum d’autodétermination de la Catalogne, les indépendantistes organisent le scrutin dans toutes sortes d’endroits plus ou moins accessibles. La répression du gouvernement espagnol renforcera la résistance de la part des séparatistes. La question de l’indépendance de la Catalogne est complètement légitime. Si l’indépendance n’est pas toujours la solution souhaitée, de nombreuses régions du continent européen souhaitent également obtenir un statut d’autonomie élargie. Il en est de même pour les îles. L’Ecosse avec un nouveau scrutin organisé à l’automne 2018, les Îles Féroé, intégrées au royaume du Danemark avec un référendum prévu en avril 2018 pour un projet de constitution; la Padanie avec La Lombardie et la Vénétie, deux des régions les plus riches d’Italie qui militent pour un statut d’autonomie particulier par rapport à Rome, de la région fictive de Padanie, qui s’étend sur la partie nord de l’Italie. Qu’en est-il de la Martinique, Guyane, Guadeloupe …. Le combat pour l’indépendance de la Catalogne va t-il réveiller des luttes endormies ? Va t-il faire des émules ça et là ? 

#ReferendumCatalan 



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